Les chenilles processionnaires : un danger pour votre animal

Les chenilles processionnaires sont bien connues en Provence pour les risques qu’elles représentent, notamment pour les chiens et les chats. Leur prolifération ces dernières années renforce la nécessité d’être informé et vigilant, particulièrement au printemps lorsque leur activité est la plus intense. Très urticantes, elles peuvent causer de graves réactions allergiques et inflammatoires. En tant que propriétaire d’animal, il est essentiel de savoir identifier ces chenilles, comprendre leurs dangers et adopter les bons réflexes en cas d’exposition.

Qu’est-ce qu’une chenille processionnaire ?

Les chenilles processionnaires du pin (Thaumetopoea pityocampa) et du chêne (Thaumetopoea processionea) sont des insectes présents dans de nombreuses régions de France, notamment en Provence. Elles doivent leur nom à leur mode de déplacement en file indienne. Ces chenilles sont recouvertes de poils urticants qui se détachent facilement et peuvent provoquer des réactions violentes chez les humains et les animaux. Ces poils microscopiques peuvent se disperser dans l’air et provoquer des irritations cutanées et respiratoires même sans contact direct.

Le cycle de vie de ces chenilles est marqué par différentes étapes :

• Ponte des œufs : Après l’accouplement, les femelles pondent leurs œufs sur les branches ou les aiguilles des arbres hôtes. Pour la processionnaire du pin, la ponte a lieu en été, généralement entre juin et septembre. Les œufs sont disposés en plaques autour des aiguilles de pin. Pour la processionnaire du chêne, la ponte se déroule également en été, avec des œufs déposés sur les branches fines des chênes.

• Nymphose (chrysalide) : Au terme de la phase larvaire, les chenilles descendent de l’arbre en procession pour s’enfouir dans le sol, où elles se transforment en chrysalides. La période de nymphose, qui s’étend généralement de janvier à mai, est particulièrement dangereuse pour l’homme et les animaux, car les chenilles se trouvent alors au sol.

• Stade adulte (papillon) : Les papillons émergent du sol, s’accouplent, et le cycle recommence. Les adultes sont nocturnes et ont une durée de vie très courte, ne se nourrissant pas et se consacrant uniquement à la reproduction.

Quand et où trouve-t-on ces chenilles ?

Les chenilles processionnaires apparaissent principalement entre janvier et mai, période durant laquelle elles descendent des arbres pour s’enfouir dans le sol et se transformer en chrysalides. Elles sont souvent présentes dans :

• Les forêts de pins et de chênes
• Les parcs et jardins
• Les zones boisées près des habitations
• Les bords de routes et les zones de promenade en nature

Avec le réchauffement climatique, on observe une extension de leur présence vers des zones où elles étaient autrefois moins fréquentes. Certaines régions voient désormais des processions de chenilles dès le mois de décembre.

Pourquoi sont-elles dangereuses pour les animaux ?

Les chiens et les chats sont particulièrement vulnérables aux chenilles processionnaires car ils explorent leur environnement avec leur museau et leur langue. Le simple contact avec les poils urticants peut provoquer :

• Une inflammation sévère de la langue et de la bouche : hypersalivation, œdème, ulcères pouvant aller jusqu’à la nécrose.
• Des troubles respiratoires : en cas d’inhalation des poils urticants.
• Des réactions cutanées : lésions prurigineuses (démangeaisons intenses) et gonflements importants.
• Des complications oculaires : conjonctivite sévère en cas de contact avec les yeux.
• Un choc allergique grave : dans certains cas, l’exposition peut provoquer une réaction anaphylactique nécessitant une prise en charge vétérinaire immédiate.

Les symptômes peuvent apparaître rapidement après l’exposition. Un chien ou un chat qui frotte sa bouche au sol, qui bave excessivement ou qui semble en détresse respiratoire doit être pris en charge en urgence.

Que faire si votre animal entre en contact avec une chenille processionnaire ?

Si vous suspectez un contact entre votre animal et une chenille processionnaire, il est impératif d’agir rapidement :

1. Ne pas toucher la zone affectée avec les mains nues, car les poils urticants peuvent également provoquer des réactions chez l’humain.
2. Rincer abondamment la bouche, les yeux ou la peau avec de l’eau tiède (sans frotter), en prenant soin d’éviter de propager les poils urticants.
3. Éviter que votre animal ne se lèche, ce qui pourrait aggraver la situation en répandant les toxines sur les muqueuses.
4. Observer l’apparition d’éventuels symptômes : rougeurs, gonflements, difficultés respiratoires, hyper-salivation.
5. Consulter immédiatement un vétérinaire, car l’évolution peut être rapide et nécessiter des soins médicaux urgents (anti-inflammatoires, corticoïdes, traitements symptomatiques, voire une prise en charge hospitalière en cas de complications sévères).

Comment prévenir les risques ?

• Surveillez les zones à risque lors de vos promenades et évitez les lieux infestés.
• Évitez de laisser votre chien renifler ou lécher des chenilles ou des nids tombés au sol.
• Si vous avez des pins ou des chênes chez vous, surveillez la présence de nids et contactez un professionnel pour leur élimination.
• En cas d’infestation dans votre jardin, sécurisez l’accès aux arbres infestés pour éviter toute exposition.
• Informez-vous auprès des autorités locales qui mettent parfois en place des campagnes de lutte contre ces chenilles.
• Utilisez des pièges écologiques comme les colliers à phéromones ou les sacs de capture pour réduire leur prolifération.

Conclusion

Les chenilles processionnaires représentent un réel danger pour les animaux. Une vigilance accrue et une intervention rapide en cas de contact sont essentielles pour limiter les risques. Si vous avez le moindre doute, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire pour une prise en charge rapide et efficace. Il est essentiel de sensibiliser les propriétaires d’animaux sur ces risques et de prendre des mesures préventives adaptées pour éviter toute exposition dangereuse.